Description et biologie |
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L’adulte du carpocapse est un petit lépidoptère de la famille des tordeuses qui mesure environ 20 mm d’envergure. Ses ailes antérieures d’un gris cendré sont striées de fines lignes brunes, avec une tache brune caractéristique à leur extrémité bordée de deux lisérés bronzés à reflets métalliques en forme de parenthèse. Au repos, le papillon mesure environ 1 cm. |
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Les oeufs opalescents de la forme d’une minuscule lentille d’environ 1 mm de diamètre sont pondus isolément sur les feuilles ou sur les fruits. |
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Les chenilles néonates mesurent environ 2 mm. A leur complet développement, elles sont de couleur rose clair avec la tête brun foncé et mesurent 1,5 à 2 cm. La chrysalide brune a une longueur d’environ 1 cm. L’aire de distribution du carpocapse se superpose pratiquement partout dans le monde aux zones de culture des pommiers et des poiriers. Ce ravageur s’attaque aussi entre autres aux abricots, aux noix et aux coings. |
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Dans nos conditions, le carpocapse évolue en une à deux générations par année. Il hiverne au dernier stade larvaire, enfermé dans un cocon tissé dans les anfractuosités du tronc et des grosses branches ou dans divers abris sur et dans le sol. Dès la mi-avril, les chenilles les mieux exposées se transforment en chrysalides. Selon la précocité de l’année, le vol de la population hivernante débute entre le 10 mai et les premiers jours de juin. La sortie est ensuite échelonnée sur un peu plus de deux mois. Le vol de la seconde génération, chevauchant sur la fin du premier, débute entre fin juillet et mi-août et se poursuit jusqu’aux premiers jours de septembre. Ce deuxième vol peut être important lors d’années précoces et chaudes, faible ou insignifiant dans les années tardives. Les papillons sont particulièrement actifs au crépuscule, durant les soirées calmes et chaudes. La ponte diminue lorsque la température est inférieure à 16° C et s’arrête complètement au-dessous de 12 °C. Chaque femelle peut pondre jusqu’à 80 œufs. En juin, les œufs sont pondus surtout à la face supérieure des feuilles et parfois sur les rameaux au voisinage des fruits. Dès juillet, lorsque les jeunes fruits ont perdu leur duvet, la ponte se fait surtout sur les fruits isolés. La durée d’incubation des œufs varie entre 7 et 15 jours selon la température. |
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La jeune chenille pénètre par la mouche, la cavité pédonculaire ou n’importe quel point du fruit en creusant une galerie en spirale avant de s’enfoncer vers l’intérieur du fruit. A la fin de son développement, la larve consomme généralement la zone des pépins. Ses galeries sont encombrées d’excréments visibles également au point de pénétration où une partie de ceux-ci sont rejetés. Le développement larvaire dure 3 à 4 semaines. Pour des raisons génétiques, environ la moitié des chenilles qui quittent le fruit au terme de leur développement entrent directement en diapause hivernale. Les autres peuvent se nymphoser immédiatement, aussi longtemps que la photopériode critique n’est pas atteinte, et donner ainsi origine au second vol. Toutes les chenilles qui achèvent leur développement après fin juillet se mettent en diapause pour passer l’hiver. Tout le cycle du carpocapse est très étroitement lié à la température. La vitesse de développement est proportionnelle aux sommes de température cumulées au-dessus de 10°C. |
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Méthodes de surveillance et seuil de tolérance |
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Un piège à phéromones placé au centre de la parcelle permet de surveiller le déroulement du vol et de faire un pronostic négatif sur le risque. On admet généralement qu’il n’y a pas de danger immédiat tant que les captures ne dépassent pas 5-8 papillons par piège et par semaine. Cette méthode n’est toutefois pas utilisable lorsqu’on pratique la lutte par confusion sexuelle. Durant la période des vols, il faut procéder régulièrement à des contrôles des nouvelles pénétrations par un échantillonnage de 1000 fruits à raison de 50 fruits sur 20 arbres répartis dans la parcelle, en portant toutefois une attention particulière aux bordures sujettes aux immigrations de papillons. Ce contrôle d’attaque est à effectuer chaque fois que la protection n’est plus assurée par les traitements effectués précédemment et que le piège sexuel a signalé un vol important. Le seuil de tolérance généralement admis est d’environ 1% de fruits attaqués. Si ce seuil est atteint, un traitement au moyen d’un produit curatif doit être immédiatement appliqué. Quel que soit le mode de lutte appliqué, la pose à la fin juin de 20 à 40 bandes-pièges de carton ondulé par parcelle (par blocs de 5 à 8) permet d’estimer les populations hivernantes du carpocapse, de suivre l’évolution d’une année à l’autre et d’effectuer une prévision d’attaque pour l’année suivante. Un contrôle d’attaque à la récolte permet aussi de faire un bilan quant à l’efficacité de la lutte adoptée. La présence d’attaques stoppées ou au contraire de larves vivantes ou de dégâts vides aide à juger non seulement les produits utilisés mais surtout à vérifier s’ils ont été appliqués au moment opportun. Ce bilan est riche d’enseignements pour le choix de la stratégie de lutte pour l’année suivante. |
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Lutte et produits phytosanitaires |
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Le choix de la stratégie de lutte doit tenir compte de critères tels que l’isolement des parcelles, la densité de population, la présence simultanée d’autres ravageurs, l’impact sur la faune auxiliaire en veillant toujours à adapter soigneusement le moment d’application au mode d’action des produits choisis. Les moyens de lutte disponibles se répartissent en cinq groupes principaux. Pour prévenir l’apparition de résistances, il est important d’adopter des stratégies fixées sur le long terme (plusieurs années) et d’alterner autant que possible les différents groupes de produits. Dans des zones homogènes et isolées où la population de départ est faible, la lutte par confusion sexuelle donne de bons résultats. Il existe des diffuseurs spécifiques contre le carpocapse, ainsi que des diffuseurs combinés qui agissent en même temps contre capua et/ou la petite tordeuse des fruits. Les diffuseurs doivent être installés avant le début du vol (soit environ début mai). Le virus de la granulose du carpocapse est strictement spécifiques, sans influence directe sur d’autres ravageurs et auxiliaires. La première application doit avoir lieu au début des éclosions (début juin). 3-5 applications sont nécessaires, à intervalles de 14 jours environ ou de 10 jours ensoleillés. Sur les jeunes chenilles, l'effet est bon, mais il peut y avoir des piqûres superficielles. Émamectine benzoate, spinetoram et spinosad agissent sur les stades larvaires et ont une rémanence d'environ deux semaines, le spinetoram de trois semaines. L’utilisation d’émamectine benzoate est recommandée contre les souches de carpocapse résistantes. L’émamectine benzoate, le spinetoram et le spinosad sont nocifs pour les abeilles. L’émamectine benzoate ne peut être utilisée que dans les vergers. |