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Hoplocampe des pommes: Hoplocampa testudinea

Description et biologie

L’adulte, sorte de guêpe sans taille de guêpe, mesure environ 7 mm. Son corps est brillant, noirâtre dessus, brun-jaunâtre dessous. Les pattes sont brunes, les ailes membraneuses et brillantes.

L’oeuf, pondu dans le réceptacle de la fleur à la base des sépales, est blanc laiteux brillant. En règle générale, on ne voit sur le calice qu’une petite cicatrice brune longue de 1 mm, provenant de la piqûre de ponte.

La larve, qui est une fausse chenille, est de couleur blanc jaunâtre avec une tête brune. Elle possède 10 paires de pattes, soit 3 paires de pattes thoraciques et 7 paires de fausses pattes abdominales, alors que les chenilles des tordeuses n’en ont que 8 paires.

Le vol de l’hoplocampe commence peu avant fleur pour se terminer peu après la fin de la floraison. La ponte démarre environ une semaine après le début du vol et advient de préférence sur certaines variétés (Idared, Boskoop, Gravensteiner), ainsi que sur les fleurs aux stades F à F2.

Les larves éclosent dans la quinzaine et creusent au début des galeries superficielles sous l’épiderme des fruits, puis elles pénètrent dans quelques fruits voisins (2-4 par larve), pour en ronger l’intérieur. Leurs galeries de nutrition sont remplies d’excréments humides et malodorants. Elles achèvent leur développement en 3-4 semaines et quittent les fruits pour s’enfoncer dans le sol à 10-15 cm de profondeur où elles tissent un cocon. Elles se nymphoseront au printemps suivant.

Même si la ponte n’a pas réussi, la piqûre de ponte de la femelle est souvent encore visible sur les fruits à maturité, sous forme de petite dépression à proximité de la mouche. En règle générale, les galeries creusées par les jeunes larves (dégâts primaires) se cicatrisent et persistent souvent sur les fruits sous forme de spirale typiquement reconnaissable. Les fruits évidés par les larves plus âgées (dégâts secondaires) tombent généralement de l’arbre au moment de la chute de juin.

Méthodes de surveillance et seuil de tolérance

Les pièges blancs englués (p.ex. Rebell bianco) attirent les hoplocampes visitant les fleurs et conviennent bien à la surveillance du vol (période et intensité). Un bon pronostic nécessite 2-3 pièges par variété, mis en place avant le vol, à hauteur du regard. Les captures sont décomptées et cumulées durant toute la floraison. Le seuil de tolérance dépend de la variété et de l’importance de la floraison: 20-30 guêpes par piège sur des variétés sensibles (Idared, Boskoop ou Gravenstein), ou si la floraison est faible. Ou alors 30-40 guêpes par piège sur d’autres variétés ou si la floraison est abondante.

Les contrôles d’attaques sur fruits peuvent être faits à la fin mai et servent à évaluer le succès de la lutte ou la nécessité de prendre des mesures l’année suivante, le taux critique étant de l’ordre de 3-5% de fruits attaqués.

Lutte et produits phytosanitaires

Si une forte attaque a été constatée l’année précédente et si l’intensité du vol dépasse le seuil de tolérance, on interviendra immédiatement après la floraison. Ce traitement empêche les dégâts larvaires mais n’évite pas les dépressions dues aux piqûres de ponte. Il peut être effectué avec le quassia ou l'acétamipride.


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